À la recherche d'un semblant de bonheur ..

Lundi 16 mai 2011.

Les oraux de langues sont passés, le bac oral de spécialité approche. Le bac approche. Et je vais de plus en plus mal. Crises de larmes presque tous les soirs, stress à m'en gâcher mes journées. Je ne vis plus. J'ai l'impression d'être une machine qui ne veut plus marcher et sur laquelle on tape parce qu'il FAUT qu'elle fonctionne encore et encore.

Trop de devoirs, trop de DST .. Et après il faut encore caler nos révisions pour le bac là-dedans. Perso je peux pas gérer. Impossible. De toute façon, depuis le début de mes problèmes de boulimie, ma vie est un enfer. Je n'arrive plus à me concentrer en cours, à me mettre au travail ou à réviser ne serait-ce que le moindre cours. Et je stresse de plus belle, et je mange de plus belle. Ou plutôt je me goinfre, tout en versant des torrents de larmes de culpabilité et de honte, en me demandant "Pourquoi moi ?". Et bien sûr, plus moyen  de me mettre au travail après une crise. C'est la dépression assurée, dépression accrue quand je vois le poids qui monte toujours plus sur la balance, et quand les remarques de Ce Bouffon* s'enchaînent "Mais force-toi merde!"(Comme si c'était facile..) ; "J'vais lui balancer le tabouret dessus à cette bouffone pour  lui enlever toute la graisse qu'elle a sur le ventre!"(Merci c'est toujours réconfortant.)

Bref, je vais tout droit à l'échec et je me demande bien ce que je vais devenir. Ce qui m'angoisse tellement au point de parfois vouloir en finir, et me réveiller en pleurs juste parce que je suis toujours en vie.

BORDEL, j'en ai marre de toute cette pression qui nous est mise à cause de ce foutu diplôme de merde ! Marre aussi de cette société où prône la minceur, qui fait que depuis ma reprise de poids je pleure presque rien qu'à l'idée de sortir de chez moi ! J'en peux plus, l'année passe trop vite, mes problèmes ne se règlent pas, et j'aimerais tellement qu'on m'entende !

Oui j'aimerais tellement qu'on m'entende, parce que je l'avoue, avec le recul j'ai pris conscience que j'aimais ça plus que tout, que l'attention se porte sur moi. J'ai envie de redevenir toute maigre comme avant, pour être à nouveau bien dans ma peau, mais des fois j'aimerais ne plus jamais manger et maigrir très vite pour que, comme en décembre, on se préoccupe de moi, de ma santé, qu'on prenne de mes nouvelles et qu'on soit indulgents quand je me tape une mauvaise note à un devoir. Parce que maintenant mes états d'âme on s'en fout, on pense que je vais mieux. Pendant ma période d'anorexie, je n'ai jamais eu autant de sms, de mails, de gens de la classe et autres qui me demandaient comment j'allais, qui se préoccupaient de moi, me consolait quand je pleurais parce que j'en avais marre .. Et surtout, je me faisais pas blâmer par Ce Bouffon*. Au contraire, il s'est occupé de moi plus que n'importe qui. Plus que ma propre mère même. Et même si je le hais maintenant, ça me faisait du bien de savoir que j'avais quelqu'un qui s'occupait de moi.

J'aimerais tellement des fois qu'on m'entende, qu'on me comprenne, qu'on arrête de m'en demander de trop et qu'on m'aide à retrouver confiance en moi. Mais j'y arrive pas, ça ne sort pas ... 

Je dépérirai toute seule ...

20 avril 2011. Dure journée. Tellement dure ... 8h30 je me réveille, pour au moins la quatrième fois de la nuit/de la matinée. Tant pis, je me lève, je prends mon p'tit déj'. Le moins calorique possible. Problème : Je ne remange que dans 4h. Je tiens pas, la crise se fait sentir : 10h30 et me voilà jetée sur le Nutella, sur les cookies. Première crise de la journée, dès le matin. J'ai envie de pleurer, de hurler, mais surtout j'ai très envie de me recoucher. Je ne peux pas. 

On m'a souvent répété de ne pas supprimer des repas, ça ne ferait qu'empirer les crises. Je mange donc mon repas de midi tant bien que mal. Je suis dégoûtée, mais tant pis, je me dis que j'ai autre chose à faire : Dans 2 mois c'est le bac. Révisions, donc, en perspective. Mais j'ai tellement de choses à faire, contacter le CROUS. Le dossier pour obtenir un logement étudiant doit être fait avant le 30 avril, mais la timide que je suis n'a toujours pas osé appeler le CROUS (Curieusement j'arrive pas à le faire par Internet). Ca me stresse, tellement, que je me REMETS à criser à 16h. Pire, entre deux énormes tartines, je me dispute avec ma mère. La crise repart donc de plus belle : Petits gâteaux à la vanille, au chocolat, cookies, biscuits, jus de fruits.. Tout y passe.

J'en ai marre, je n'en peux plus. Je suis à la limite de pleurer. Avant je pleurais de suite, maintenant, j'ai tellement pris l'habitude de criser .. Ceci dit je suis trop mal. Et j'ai mal au ventre, si mal au ventre parce que comme lors de toutes mes crises, j'ai mangé jusqu'à m'en faire péter le ventre, avant de passer dix minutes aux toilettes à essayer de tout vomir. Et évidemment, comme à chaque fois, tous ces lipides, toutes ces glucides resteront dans mon corps et se répartiront directement dans mes hanches, mes cuisses, mon ventre. Je suis anéantie. Je n'arriverai donc TOUJOURS PAS à réviser cette après-midi.

Bref, ce soir c'était soirée GLEE, histoire de me détendre. Juste quelques heures .. Mais après, la réalité prend le dessus. Et je réalise à nouveau que ma vie n'est qu'une suite de malheurs.

Au secours, quand est-ce que tout ça va s'arrêter ?

[ Malheureusement ce n'est pas moi sur la photo .. ]

Comme tout blog qui se respecte, une très brève présentation s'impose, histoire de savoir à qui vous parlez .. Donc : Je m'appelle Christelle, j'ai 18 années de vie derrière moi, et je fêterai ma 19ème année le 24 septembre 2011. Je vis dans un petit coin perdu d'Alsace, que bien évidemment je ne citerai pas. Et pour finir, je suis en terminale STG (Sciences et Technologies de la Gestion) dans une institution privée du fin fond de ma chère Alsace .

Mais ce premier article servira avant tout à vous expliquer le pourquoi de la création de ce blog. Je ne raconte pas ma vie pour raconter ma vie, l'écriture me sert un peu d'exutoire car comme je l'ai dit dans ma bio, ma vie est assez mouvementée ces derniers temps ..

3 septembre 2010, déjà, je rentre en terminale dans un NOUVEAU lycée. Je sais déjà que je ne connais vraiment que deux personnes dans ma future classe, qui m'accueillent quelques avant d'entrer en cours histoire de discuter et de déjeuner ensemble. Premier événement qui va totalement me chambouler : On me présente un beau, beau, ULTRA-BEAU mec pour qui je vais avoir un sacré coup de foudre (mec qui s'avèrera être un beau con mais ça, malheureusement, je l'avais pas remarqué). Je suis déjà assez mal dans ma peau, mais là, il faut que je plaise : je veux être belle, je veux maigrir. Je commence par me priver de ci, puis de ça, et je finis par manger de moins en moins .. Les kilos s'en vont à une vitesse folle, je suis heureuse mais ça ne suffit jamais. Je finis par tomber dans l'anorexie. Je ne suis jamais sortie avec ce beau mec, mais je lui dois beaucoup, car il a toujours été là pour m'empêcher de tomber dans l'anorexie, et quand je suis tombée dedans, il a toujours été là pour essayer de me sortir de toute cette merde. Problème : je finis par craquer sous la pression d'ma famille, que j'entends beaucoup pleurer en voyant ma santé se dégrader. Je n'aurais pas dû, je tombe dans la boulimie non vomitive. J'essaye pourtant de tout régurgiter, mais je n'y arrive pas, je regrossis, je regrossis. &Ce combat contre la BNV continue encore aujourd'hui.

Le stress joue beaucoup aussi. Le bac approche, de plus en plus, il approche à grand pas. Je stresse, je mange, je suis calmée. Je stresse, je mange, je suis calmée .. Ca ne s'arrête jamais.

Écrire me calme aussi, pas assez, mais ça me calme. Et c'est pour cette raison que j'exposerai mes états d'âmes ici. Et je remercie tous ceux qui me liront.

Christelle.